Les remontées capillaires – Problème et solutions
- Étape 1 : Identifier les 10 signes révélateurs de remontées capillaires
- Étape 2 : Établir le bon diagnostic
- Étape 3 : Choisir la solution adaptée
Parmi les différentes pathologies du bâtiment, une fréquemment rencontrée et destructrice, est l’humidité ascensionnelle. Venant des sols, elle occasionne souvent des dégâts importants tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des maisons. Il est important d’analyser les causes du mal pour appliquer le bon remède.
L’humidité ascensionnelle (ou remontée d’humidité par capillarité) provient du contact entre les fondations de la maison et les sols humides qui l’entourent. L’eau présente dans le sol, monte par capillarité dans les murs comme un sucre plongé dans un fond de café dans une tasse.
L’humidité stoppe son ascension lorsqu’elle s’est suffisamment dispersée vers le haut du mur (entre 0.50m et 1.50m, selon l’épaisseur de mur et la densité du matériau qui le compose).
Aujourd’hui, les constructions récentes sont pourvues de systèmes d’étanchéités permettant de stopper l’ascension d’humidité ; par exemple, en intégrant entre les fondations et la première rangée de briques, parpaings ou moellons, une arase bitumeuse formant une barrière étanche. Mais ça n’a pas toujours été le cas… Ce n’est qu’à partir de janvier 1961, que pour la première fois, la « Commission Générale de Normalisation du Bâtiment » établie une prescription technique dans le DTU 20.1 (Document Technique Unifié) visant à imposer une coupure de capillarité dans les constructions en maçonnerie traditionnelle.
Le type d’habitat le plus touché est donc principalement celui antérieur aux années 1960.
Propriétaire d’une maison ancienne avec des problèmes d’humidité, ce dossier est destiné à vous aider à faire le bon diagnostic et à trouver le bon remède.
Étape 1 : Identifier les 10 signes révélateurs de remontées capillaires
D’après un rapport de l’INSEE de 2017, 20 % des ménages français ont des problèmes d’humidité dans leur logement. Une des sources d’humidité les plus répandu dans l’habitat, est l’humidité ascensionnelle ou appelé également remontées d’humidité par capillarité. En voici les stigmates les plus fréquents, tant coté intérieur de l’habitat qu’en façade :
Traces blanchâtres
Petits champignons
Crépis dégradés
Auréoles
Papier peint décollé
Cloques
Sous-bassement mouillé
Salpêtre
Dégradation enduit
Revêtement de sols moisis
Le problème est souvent présent dans l’habitat ancien car, en plus d’être dépourvu de systèmes de coupure de capillarité, il a souvent fait l’objet…
de rénovations hasardeuses :
- Une surélévation, exerçant un poids supplémentaire sur les fondations, peut favoriser l’humidité ascensionnelle.
- Il n’est pas rare, en Ile-de-France, de voir des maisons avec des soubassements en meulières rejointoyés avec des joints à base de ciment. Ces produits très peu respirants, favorisent l’accumulation d’humidité, empêchent les murs de bénéficier convenablement, de l’échange AIR/BETON rendu obligatoire dans le bâti d’aujourd’hui
ou de modifications environnementales :
Les signes d’humidité peuvent avoir plusieurs causes :
La condensation (en intérieur)
Les infiltrations d’eau de pluie
Une fuite de canalisation
L’humidité ascensionnelle
Sur une paroi plus fraiche que les autres
Vers le haut des murs
N’importe où (souvent proche des WC, salle de bain, etc…
Au bas des murs
Étape 2 : Établir le bon diagnostic
Le professionnel inspectera la maison et constatera des dégâts (extérieur et intérieur). Il devra être attentif aux différents signes d’humidité et posséder un humidimètre pour mesurer le taux d’humidité en surface de la maçonnerie.
Relevé du taux d’humidité dans le mur à l’humidimètre
Pour une mesure très précise, il prélèvera un échantillon de maçonnerie situé à cœur de mur par percement et testera son taux d’humidité, par procédé d’hydrolyse du carbure de Calcium (ou test à la « bombe à carbure »). Cela consiste à mélanger le carbure de calcium avec l’échantillon prélevé dans une bouteille étanche munie d’un manomètre mesurant les gaz qui s’échappent du prélèvement effectué. Plus le manomètre indique une pression haute, plus le mélange « prélèvement/carbure de calcium » a généré des gaz. On conclu dans ce cas que le taux d’humidité contenu dans le mur est trop élevé et des travaux d’assèchement de mur s’imposent.
Relevé du taux d’humidité dans le mur à la bombe carbure
Étape 3 : choisir la solution adaptée
Il existe différentes solutions pour traiter un problème de remontée d’humidité par capillarité. Les essentielles sont :
- Procédé par injection,
- Procédé électro-osmotique,
- Procédé électronique,
- Imperméabiliser les fondations,
- Etc…
Mais lequel choisir ?
Un programme de recherche, diligenté par la Fédération Française du Bâtiment (FFB) en 2011, mené par plusieurs laboratoires, a démontré que le procédé d’injection de produit hydrophobe obtient les meilleurs résultats parmi les autres solutions. Cette action consiste à recréer aujourd’hui, ce qui n’a pas été fait à l’époque de construction de votre maison. A savoir une barrière étanche entre vos fondations et votre mur. On appelle cela une arase sanitaire par résine de masse aquaréactive.
Source : http://www.ffbatiment.fr/federation-francaise-du-batiment/laffb/mediatheque/batimetiers.html?ID_ARTICLE=1453
Bâtimétiers n° 25 – 2011, Gros œuvre, Structure.
Intéressons-nous au procédé par injection qui consiste à créer cette arase sanitaire de capillarité par réaction chimique à une dizaine de centimètres au-dessus du sol.
Il conviendra au professionnel de proposer le produit à injecter sous forme liquide ou crème, en fonction du matériau de construction du mur. Dans un mur creux, il proposera une solution « Liquide » ; dans un mur dense, une solution en « Crème »
Une fois injecté, le produit se diffusera dans la maçonnerie, créant au contact de l’humidité, une barrière étanche par cristallisation, empêchant ainsi toutes remontés future d’humidité. Il transformera les matériaux hydrophiles et matériaux hydrophobes.
Les fabricants préconisent des quantités bien spécifiques. On veillera à les respecter scrupuleusement pour que le traitement soit efficace. Le mieux, est de faire appel à un professionnel. Il saura envisager toutes les subtilités relatives à cette intervention.
Une fois le traitement effectué, ne vous lancez pas tout de suite dans des travaux de ravalement. En effet, le temps de séchage pour un mur d’une épaisseur 30 cm, est compris entre 3 et 6 mois.
Antoine vous recommande le produit suivant : VERTIKAL AQUASTOP C
Le procédé d’injection VERTIKAL AQUASTOP suit un protocole bien défini, permettant une meilleure diffusion du produit dans la maçonnerie pour un résultat garantie.
A lire :
- Guide « La pathologie des façades, diagnostic, réparations et prévention », CSTB.
- « Manuel de la sensibilisation à la restauration de la maçonnerie », par Patrice de Brandois et Florence Babics, Architectes du Patrimoine, édition 2006 sur culture.gouv.fr.
- « Prévention des risques dus à l’humidité dans les bâtiments anciens », par la FFB et le CEBTP, 2002.
- « Remontées capillaires, étude comparative des traitements » initiée par la FFB : Bâtimétiers n° 25 – 2011, Gros œuvre, Structure.
Sur la chaine YouTube : WikiTravo,
Antoine vous explique
LES REMONTÉES CAPILLAIRES – Problèmes et Solutions