Comment traiter les remontées capillaires (remontées d’humidité ou humidité ascensionnelle)

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ARTICLE RÉALISÉ PAR

Esprit Façades

DATE DE

27 avril 2022

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Note : Les techniques ou produits apportant une solution au problème figurant dans l’article cidessous sont indiqués à la fin de ce même article.

La barrière étanche

La réalisation d’une barrière chimique consiste, après percement du mur, à injecter dans les murs une solution (hydrofuge de masse) afin de créer une barrière étanche contre les remontées capillaires. Il réagit au contact des matières humides et cristallise formant ainsi une barrière étanche à l’humidité ascensionnelle. Ce traitement bloque toute migration de l’eau par capillarité dans les murs.

Ce procédé consiste à créer la barrière physique et étanche (arase sanitaire) qui n’a pas été réalisée à l’époque de la construction de la maison.

Le saviez-vous ?

Une solution hydrophobe rend les matériaux répulsifs à l’eau au contraire d’une solution hydrophile qui attire, se dissous dans l’eau ou l’absorbe.

Ce procédé assure une durée de vie du traitement équivalente à la durée de vie du mur.

On utilisera une solution liquide pour les murs en matériaux creux (briques, parpaings…) et une solution sous forme de crème pour les murs denses en matériaux pleins (moellons de pierre, torchis…).

La barrière étanche est constituée dans les 48 à 72 h après l’injection. Les murs cessent alors d’être alimentés en eau et commencent à sécher petit à petit. Ils vont retrouver leur résistance au fil du temps.

La barrière étanche est le seul dispositif à agir sur les trois phénomènes provoquant les remontées capillaires : effet de mèche, électro-osmose et pression osmotique.

Injection s’une solution liquide

Injection d’une solution en crème 

A noter !

Face à la controverse et aux problèmes rencontrés dans la réhabilitation du bâti ancien, la FFB (Fédération française du bâtiment) a entrepris une étude comparative visant à tester l’efficacité réelle des procédés de traitement des remontées capillaires. Les tests ont porté sur sept systèmes concurrents dans des conditions strictement identiques : trois d’injection, deux d’électro-osmose active et deux d’électro-osmose-phorèse. L’expérience s’est déroulée sur les années 2010 et 2011 en partenariat avec l’Union de la maçonnerie et du gros-œuvre (UMGO-FFB), le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH), le CSTB, le Centre d’expertise et du bâtiment des travaux publics (CEBTP), le laboratoire Rincent BTP, spécialisé dans les études et la maîtrise d’œuvre. Les conclusions ont démontré que, dans les conditions précises de l’étude, l’injection donne les meilleurs résultats.

L’assèchement par électro-osmose

Ce procédé a pour principe d’inverser le champ électrique à l’origine de l’ascension de
l’eau dans le mur.
Trois techniques utilisent ce procédé :

  • L’électro-osmose passive
  • L’électro-osmose active
  • L’électro-osmose phorèse

L’électro-osmose passive

Des électrodes en cuivre implantées dans la maçonnerie sont reliées par un fil conducteur isolé à des piquets de terre en fer. On crée en fait simplement un effet de pile électrique en utilisant des métaux différents pour les électrodes du mur et pour la prise de terre. Le nouveau champ électrique créé refoule l’eau vers le bas, du mur (+) vers la terre (–).

Le procédé est nommé électro-osmose passive car il fonctionne de façon passive, sans apport d’énergie.

Ce dispositif est très sensible à la proximité d’appareils électriques, de voies ferrées ou lignes à haute tension… susceptibles d’en perturber le fonctionnement. L’oxydation des électrodes dans le temps peut également en diminuer les effets, de même qu’une résistance électrique de la terre trop élevée.

Ce dispositif est aujourd’hui très peu utilisé.

L’électro-osmose active

L’électro-osmose active utilise le même principe que l’électro-osmose passive, mais en faisant passer un courant continu entre les électrodes dans le mur et la terre.

Le problème majeur lié à la mise en œuvre de ce procédé est que si son action s’interrompt par une rupture accidentelle des fils conducteurs ou un problème d’alimentation, le système ne fonctionne plus et l’humidité réapparaît.

Ce procédé demande donc un contrôle régulier pour s’assurer du bon fonctionnement du système.

L’électro-osmose phorèse

Fonctionnant sur le même principe que l’électro-osmose active, le procédé d’électroosmose-phorèse injecte dans les murs une solution contenant des particules métalliques (phorèse).

Sous l’effet du courant électrique créé, celles-ci migrent vers la terre, emportées par l’eau refoulée vers le sol provoquant ainsi après cristallisation, le colmatage des capillaires dans la maçonnerie.

Ce procédé nécessite un temps de fonctionnement limité (18 mois à 2 ans), au-delà duquel les capillaires étant colmatés et l’humidité ascensionnelle stoppée, l’alimentation électrique n’est plus nécessaire les électrodes peuvent être débranchées.

Cependant, si le produit injecté ne parvient pas à boucher tous les capillaires, le problème n’est pas résolu et l’humidité réapparaît.

L’assèchement par contre-champ magnétique

Il s’agit de la mise en place d’un appareil électronique utilisant le principe d’inversion de polarité électromagnétique pour traiter les remontées capillaires.

Ce système nécessite la mise en place d’un boîtier électronique. Son rôle va être, non pas de générer un courant électrique, mais un « contre-champ électromagnétique » qui inverse la polarité de l’eau présente dans les murs et ainsi empêche les molécules d’eau de s’unir pour monter par capillarité en les repoussant vers le sol.

L’assèchement du mur est effectif tant que le boîtier est fonctionnel.

Lors de son installation, ce boitier doit être placé en contact direct avec la maçonnerie, si votre intérieur est doublé avec des plaques de placoplâtre par exemple, il faudra créer une ouverture pour installer le boitier, ce qui peut ne pas être très esthétique.

Ces équipements sont branchés sur le secteur et peuvent subir des surtensions et donc nécessiter des réparations ou un remplacement. En cas de coupure de courant, le procédé est stoppé et l’eau peut de nouveau remonter dans les murs. Cette solution rencontre en outre beaucoup de scepticisme dans le milieu scientifique.

L’assèchement géomagnétique

Le principe utilise le champ électromagnétique terrestre pour générer un contre-champ qui s’oppose à l’effet du champ électrique du mur et neutralise son action.

Le dispositif se présente sous la forme d’un boitier compact qui fonctionne sans alimentation électrique, il est autonome et utilise l’énergie du champ géomagnétique terrestre pour fonctionner.

La réaction déclenchée par le boitier permet d’inverser la polarité électrique des murs et de neutraliser le phénomène physique des remontées capillaires. L’eau redescend alors par gravité et les murs s’assèchent ainsi naturellement.

L’appareil est installé à 0,80 m du sol, en un point central du bâtiment afin d’atteindre sa périphérie. Il existe plusieurs versions de boîtiers avec différents rayons d’action en fonction de la surface à traiter.

Le système fonctionne quelle que soit l’épaisseur des murs ou leur constitution (pierre calcaire, brique, torchis, moellon…) et permet de traiter à la fois, tous les murs périphériques, murs de refend ainsi que les sols.

Ce procédé connu et utilisé depuis plus de 40 ans convient à tout type de bâtiments, il est aussi bien utilisé dans les bâtiments historiques (églises ou châteaux), que dans les maisons traditionnelles et donne d’excellents résultats.

L’installation d’un boîtier géomagnétique doit être réalisée par un professionnel avec l’aide d’un géomagnétomètre pour vérifier la présence des champs électromagnétique. Les mesures déterminent l’intensité, les variations et la localisation des champs nécessaires au bon fonctionnement de l’appareil. Si les champs électromagnétiques ne sont pas suffisamment importants, le dispositif ne pourra pas fonctionner.

Période d’assèchement

Quel que soit le dispositif retenu pour le traitement, les remontées d’humidité sont stoppées mais les murs contiennent toujours l’eau accumulée avant le traitement. Il est alors nécessaire, avant tout travaux de rénovation de façades d’attendre que l’eau contenue dans les maçonneries se soit totalement évaporée.

La période d’assèchement est variable et dépend du matériau constituant le mur, de sa porosité, de son épaisseur, de la teneur en eau initiale, du chauffage, de la ventilation et des conditions climatiques. En général plusieurs mois de séchage sont nécessaires pour l’assèchement des maçonneries (de 6 à 24 mois). Il faut prévoir 1 mois de séchage environ pour 5 à 10 cm d’épaisseur de mur.

Pendant la période d’assèchement, il n’est pas anormal d’assister à des poussées de sels sur les murs (efflorescences blanchâtres des sels minéraux cristallisant en surface des murs). En effet, les sels hygroscopiques présents en quantité importante dans la maçonnerie et privés d’humidité vont naturellement migrer à la surface des murs pour y rechercher l’humidité ambiante. Les enduits de parements peuvent également se décoller du mur. Pas de panique ! il s’agit d’un phénomène naturel et signe du bon déroulement de l’assèchement.

De préférence, les revêtements ou enduits affectés par l’humidité devront être enlevés afin de favoriser l’évaporation de l’eau et le séchage des maçonneries.

Traitement des sels résiduels

Après la mise en place de la barrière étanche, il est fortement conseillé de traiter les sels résiduels avant les travaux de rénovation.

En effet, au fil du temps, une concentration importante de sels se forme sur les zones d’évaporation. Ces sels sont en grande partie responsable de la dégradation des enduits, de la présence de salpêtre et des tâches d’humidité sur les murs. Ces sels hygroscopiques pourraient, s’ils n’étaient pas neutralisés et même si le mur est sec, aller rechercher l’humidité ambiante et provoquer des tâches sur l’enduit de finition.

Le saviez-vous ? 

Un sel hygroscopique à la propriété d’absorber et de retenir l’humidité de l’air.

Les surfaces contaminées par les sels devront être piquées, brossées, dépoussiérées, rincées, propres et sèches avant l’application du traitement.

Un convertisseur et neutralisant des sels est alors appliquée sur les murs. Ce traitement agit en profondeur par réaction chimique transformant les sels solubles en sels hydrophobes par cristallisation irréversible.

Ce traitement minéralisateur renforce la dureté et la cohésion des matériaux tout en laissant respirer le support.

Le coin de l’expert

A NE PAS FAIRE en cas de remontées capillaires :

  • Le phénomène de remontées capillaires est particulièrement aggravé lorsque l’on bloque l’évaporation de l’eau en recouvrant la surface des murs avec des enduits « non respirants » tels que les enduits à base de ciment utilisés de nos jours (enduits hydrauliques, soubassement en ciment…) ! L’eau ne pouvant plus s’évaporer va chercher par tous les moyens à « s’échapper » et poursuit sa remontée jusqu’à trouver une sortie, multipliant ainsi au passage les dégâts causés.
  • Les simples dispositifs d’absorption de l’humidité (déshumidificateurs) ne sont évidemment pas suffisants car ils n’extraient pas l’humidité présente au cœur des murs. Ces équipements sont uniquement destinés à l’évaporation de l’humidité contenue dans l’air
  • La mise en place d’un drainage évite la stagnation des eaux de pluie en pied de murs empêchant les risques d’infiltration par l’intermédiaire du mur, mais il n’a aucun effet sur les remontées capillaires car la base des murs reste en contact avec le sol humide.

Seul un professionnel habilité pourra vous conseiller sur le traitement approprié aux phénomènes de remontées capillaires. Esprit Façades est l’Applicateur Exclusif des produits de la marque VERTIKAL® sur les départements de l’Orne (61) et de l’Eure-et-Loir (28). Les traitements VERTIKAL AQUASTOP C, VERTIKAL AQUASTOP L et VERTIKAL AQUASTOP GM répondent aux problématiques des remontées capillaires. Esprit Façades Applicateur Exclusif VERTIKAL® réalise gratuitement études techniques et devis, contactez ce spécialiste.